En 2007, la Conférence régionale des élus (CRÉ) du Saguenay–Lac-Saint-Jean et le Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean ont implanté la Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire (CRRNT) dont le mandat principal était l’élaboration d’un Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT). Ce plan, qui vise à traduire la vision du milieu régional en matière de développement et de mise en valeur des ressources naturelles et du territoire, a été confectionné dans l’optique d’une amélioration des connaissances, de l’harmonisation des usages et dans une perspective de développement durable.
En 2014, la CRÉ a amorcé des travaux de mise à jour du PRDIRT afin de cibler de nouveaux enjeux régionaux, en lien avec les ressources naturelles et le territoire. À cet effet, celle-ci a dressé un bilan des actions et projets qu’elle a réalisés au cours des six dernières années pour les domaines d’affaires de l’eau, de l’énergie, de la faune, de la forêt, des mines et du territoire ainsi que les projets réalisés par les partenaires de la région qui ont contribué à la mise en œuvre du PRDIRT. À cette fin, plus de 40 organismes régionaux ont été ciblés et contactés.
En 2014, la CRÉ à débuté des travaux visant la mise en ligne, sur son site Internet et sur celui de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), via un répertoire virtuel, tous les rapports des projets en lien avec les ressources naturelles et le territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean dont elle a obtenu les autorisations de diffusion.
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ENJEUX DU PRDIRT
Descriptif complet des enjeux du PRDIRT:
1. CONDITIONS DE RÉUSSITE
Le succès de la mise en œuvre du plan régional de développement intégré des ressources et du territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean (PRDIRT) et de sa mission qu’est le développement des ressources naturelles et du territoire n’est possible que par l’atteinte de trois conditions essentielles, soit la recherche et le transfert de connaissances, l’accès au territoire, la collaboration et l’engagement des partenaires.
L'acquisition de connaissances et l'intégration de ces dernières aux stratégies d'aménagement et de développement constituent, à n'en pas douter, des éléments essentiels du PRDIRT. Cependant, comme ce plan couvre un large éventail (6 domaines d'affaires), de l'environnement au social, en passant par l'économique, la recherche se doit elle aussi d'embrasser l'ensemble des champs de préoccupation perçus sous l'angle de l'aménagement durable.
1.2. Condition II : L'accès au territoire
Le déploiement du réseau routier en forêt a rendu le territoire régional accessible à la population. Ces infrastructures routières ont permis le développement des ressources naturelles et ont dynamisé l'occupation du territoire.
1.3. Condition III : La collaboration et l'engagement des partenaires
Le succès de la mise en œuvre du PRDIRT passera par une étroite collaboration et par un engagement des partenaires intéressés aux ressources naturelles et au territoire.
Ce volet représente le cadre de vie auquel aspire la région. Le pôle institutionnel interpelle la gestion, le pouvoir de décision ainsi que les lieux d’échanges et la concertation en lien avec les ressources naturelles. Les instances locales et régionales aspirent à une gouvernance innovante et renouvelée. Cette gouvernance est certes un défi fondamental et déterminant pour le développement de notre région.
2.1. La décentralisation des pouvoirs et des responsabilités gouvernementales vers les instances locales et régionales, en matière de gestion des ressources naturelles et du territoire
Depuis plusieurs années et à maintes reprises, les intervenants socio-économiques de la région revendiquent plus de pouvoirs afin de prendre réellement en main les leviers décisionnels nécessaires au développement et ainsi créer de la richesse et des emplois dans les communautés. La décentralisation en matière de gestion des ressources naturelles a constamment été au centre des revendications du milieu régional.
2.2. La gouvernance accrue des Pekuakamiulnuatsh et des Essipiunnuat à la gestion du territoire
Les Pekuakamiulnuatsh et les Essipiunnuat travaillent à la mise en place graduelle d'un mode de gouvernance qui accroît la participation réelle et qui permet une prise en compte de leurs droits.
L’environnement et la biodiversité représentent la dimension environnementale du développement durable et du PRDIRT. Cette dimension sous-tend l’idée que l’environnement est une condition, un milieu de vie qui supporte tout développement et tout changement. Pour que notre collectivité poursuive son évolution, avec comme trame de fond le développement durable du territoire, la protection de la biodiversité doit en être la prémisse.
3.1. La qualité de l'environnement et de la biodiversité
L’immense territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean est composé d’une multitude d’écosystèmes, de lacs et rivières, d’espèces fauniques et floristiques dites sensibles et de sites d’intérêt que doit prendre en compte l’aménagiste à l’intérieur des stratégies d’aménagement et d’intervention. Pour ce faire, des stratégies de protection et de préservation sont mises en œuvre sur le territoire pour atteindre les orientations qui en découlent.
3.2. Les processus écologiques
L'approche selon l'aménagement écosystémique des forêts impose à tous les acteurs du milieu forestier le défi de prendre en compte et de mieux connaître les processus écologiques du milieu forestier sur toutes les tenures, et ce, peu importe l'échelle territoriale. Les travaux menés par les différents acteurs régionaux supportent l'idée que les enjeux écologiques doivent être considérés à l'intérieur d'une approche qui, tout en réduisant les écarts entre la forêt naturelle et celle de la forêt actuelle, permettra l'atteinte d'une forêt souhaitable à long terme.
3.3. Le respect du milieu de pratique des activités ancestrales (Ilnu Aitun) des Pekuakamiulnuatsh et des Essipiunnuat
Les Pekuakamiulnuatsh et les Essipiunnuat utilisent le territoire (Nitassinan) et ses ressources depuis des millénaires. Certains membres des Pekuakamiulnuatsh et des Essipiunnuat utilisent les ressources naturelles à des fins alimentaires, rituelles ou sociales, sans aucune approche commerciale. D'autres, par contre, ont des besoins de subsistance qui peuvent être de première nécessité.
3.4. L'adaptation aux changements climatiques
La communauté scientifique s'entend pour dire que les écosystèmes forestiers, les espèces fauniques et les humains auront à s'adapter aux changements climatiques. Ces derniers auront des effets possibles à différentes échelles sur le territoire. Ces changements et perturbations sont cependant difficiles à évaluer compte tenu des multiples interactions possibles.
3.5. L'utilisation rationnelle des ressources que la « Terre Mère » met à la disposition des communautés autochtones
Bien qu'ayant subi de grands bouleversements dans leur mode de vie traditionnel (sédentarisation, économie du travail, développements nombreux portant atteinte à l'intégrité du territoire), la préservation de la relation privilégiée au territoire qu'entretiennent les Premières Nations est un élément incontournable pour ces dernières. En effet, cette relation à l'égard du territoire et des ressources est une richesse propre à leur culture, à leur histoire et à leur identité.
La dimension sociale du développement durable et du PRDIRT est représentée par le thème « Occupation, cohabitation et harmonisation : la prise en compte des besoins sociaux. » Dans le cadre du présent plan, cette dimension est reconnue comme étant la finalité au développement durable, c’est-à-dire le mode de vie. Le caractère dynamique de l’occupation d’un territoire ne se manifeste pas uniquement par la vitalité économique, mais également pas la vitalité sociale et culturelle qui s’y déploie.
4.1. L'occupation dynamique du territoire
L'occupation dynamique du territoire est un enjeu social important à prendre en considération lorsqu'il est question de développement et d'aménagement durable du territoire.
4.2. Une culture liée aux ressources naturelles
Afin de poursuivre le développement de l'industrie forestière, faunique et minière, le Québec doit faire naître une véritable culture liée aux ressources naturelles. Depuis plusieurs années, une image souvent négative de l'industrie est véhiculée dans notre société, notamment auprès des jeunes. Les impacts de cette situation se font durement sentir particulièrement sur le secteur des ressources naturelles de notre région. À cet égard, les inscriptions dans les programmes de formation sont au plus bas et la main-d’œuvre se fait rare.
4.3. Le respect du mode de pratique des activités ancestrales (Ilnu Aitun) des Pekuakamiulnuatsh et des Essipiunnuat
En plus de la présence d'un environnement en santé et d'une abondance continue de gibiers, certains éléments particuliers sont nécessaires à la pratique d'Ilnu Aitun. Que ce soit pour pratiquer la chasse aux petits ou aux gros gibiers, la pêche estivale ou hivernale, à la ligne ou aux filets, le piégeage des animaux à fourrure ou encore la cueillette des petits fruits ou des plantes médicinales.
4.4. La mise en valeur et la transmission des savoirs des Pekuakamiulnuatsh et des Essipiunnuat
Le concept du savoir autochtone est issu d'une conjonction de divers contextes. Ce sont, d'une part, les études en ethnoscience, en écologie culturelle ainsi qu'en développement et, d'autre part, le contexte social, politique et économique qui ont façonné la conceptualisation du savoir autochtone.
4.5. Le renforcement des capacités des Pekuakamiulnuatsh et des Essipiunnuat
Le renforcement des capacités pour les Pekuakamiulnuatsh et les Essipiunnuat consiste à prendre des mesures pour accroître la capacité des individus de la communauté, à prendre et à appliquer des décisions, et à remplir leurs fonctions de façon efficace, efficiente et viable. Il s'agit d'un processus de changement des mentalités et des comportements ainsi que d'amélioration des connaissances, des aptitudes et des performances.
4.6. La qualité visuelle des paysages
La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean se caractérise par une grande diversité de paysages; plaines, montagnes, forêts, champs, lacs, rivières, villes et villages forment un étonnant mélange de nature et de modernité. Ces paysages constituent une partie importante du patrimoine collectif du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
4.7. La protection des sites d'intérêt des Pekuakamiulnuatsh et des Essipiunnuat
Les sites d'intérêt des Pekuakamiulnuatsh et des Essipiunnuat comprennent des emplacements spirituels et culturels. De tels sites peuvent nécessiter des mesures de protection ou de gestion active qui perpétueront les conditions qui les rendent significatifs. Ces mesures de gestion peuvent mettre l'accent sur la prévention des activités nuisibles ou la remise en état des lieux.
Une économie forte et diversifiée représente la dimension économique du développement durable et du PRDIRT. Les éléments de nature économique ne représentent pas une finalité au développement durable, mais plutôt des moyens que l’on prend pour répondre aux besoins humains et environnementaux afin de maintenir et d’améliorer le niveau de vie. L’amélioration de la performance économique régionale est l’élément central visé à l’intérieur de cette dimension.
5.1. La productivité des écosystèmes
Cet enjeu cible l'augmentation du rendement des ressources afin de bâtir un patrimoine en lien avec les ressources naturelles incluant le territoire agricole pour l'avenir de la région. L'amélioration de la productivité des écosystèmes permettra à la région de se doter d'une marge de manœuvre afin de répondre aux besoins économiques, sociaux et environnementaux sans cesse plus grands et plus importants.
5.2. La mise en valeur des ressources naturelles et du territoire
La mise en valeur des ressources naturelles et du territoire interpelle les notions de développement, d'innovation et de diversification de l'utilisation des ressources et du territoire. La mise en valeur des ressources naturelles et du territoire a pour objectifs de maximiser les retombées locales et régionales, de soutenir le développement économique durable des communautés et de maintenir l'activité économique régionale.
5.3. Une main-d'œuvre stable : de qualité et en quantité
Le développement des ressources naturelles et du territoire est tributaire de la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée en quantité suffisante. Les gens qui travaillent dans les domaines reliés aux ressources naturelles sont ceux qui en garantissent l'utilisation et la transformation. La rétention, le recrutement et la formation de la main-d’œuvre sont des défis auxquels le secteur des ressources naturelles doit répondre.
5.4. L'accès aux marchés
L'accès aux marchés et le développement de nouveaux secteurs novateurs pour les entreprises régionales sont un enjeu primordial sur le plan économique. La région doit développer une industrie forte et compétitive. Le positionnement géographique de la région apporte certaines contraintes que doivent surmonter les entreprises afin de maintenir et d'augmenter leur croissance.
5.5. Les retombées économiques pour les Pekuakamiulnuatsh et les Essipiunnuat
Puisqu'il est reconnu que les Premières Nations représentent le segment de la population dont la croissance est la plus rapide, l'amélioration des résultats du marché du travail est critique pour la prospérité économique de la région à long terme. Le façonnement de partenariats nouveaux et efficaces est nécessaire pour s'assurer que les mesures prises par les acteurs régionaux conduisent à des gains significatifs et permanents pour les Pekuakamiulnuatsh et les Essipiunnuat.